Sa définition : le spectateur sait quelque chose que l’un des personnages de la scène ignore.
Cette avance d’information du spectateur est source d’émotion.
(...)
Exemple. Dans Roméo et Juliette, à la fin. Juliette feint la mort. Nous le savons, pas Roméo. L’exploitation: Roméo prépare son propre suicide, Roméo mésinterprète les signes du réveil de Juliette, Roméo se donne la mort sur la tombe de Juliette, Juliette se tue. Tout cela naît d’une information manquante: Roméo ignore le stratagème de Juliette. Il y a ironie dramatique.
Technique
L’ironie dramatique se construit en trois temps: préparation, exploitation, résolution.
La préparation, c’est la scène où l’auteur transmet au spectateur une information. Dans notre exemple, c’est la scène où le prêtre explique à Juliette le fonctionnement du poison qu’il lui donne.
Option: une scène peut expliciter le manque d’information de la victime de l’ironie dramatique: ici, la scène où Roméo ne reçoit pas la missive du prêtre.
L’exploitation c’est la ou les scènes qui se construisent autour du déficit d’information de la victime et créent quiproquo (exple: dans Le Placard, nous savons que Pignon n’est pas gai, pourtant son patron l’envoie à la gaypride prendre place sur le char de la boîte => comédie), tragique, etc.
La résolution c’est la scène où la (ou les) victime(s) de l’ironie dramatique découvre ce qu’elle ignorait et réagit en conséquence. Il en découle d’autres réactions car, dans tout bon scénario chaque action est la conséquence directe de celles qui précèdent
Source : Anaël Verdier